Sur les pas d’Aliénor d’Aquitaine

Musiques troubadours & Musiques sacrées du Moyen-Age

Le programme varié que nous vous proposons ici, alternant musiques médiévales profanes et sacrées vous permettra de voyager dans le temps, sur les pas d’Aliénor d’Aquitaine, et de vous faire découvrir non seulement les compositeurs troubadours les plus célèbres mais aussi de vous plonger spirituellement dans la tradition sacrée de cette époque.

Si la musique n’est pas née au Moyen-Age, c’est néanmoins à partir de cette époque que l’on a commencé à la noter systématiquement, dès le IXème siècle, d’abord par des signes (appelés neumes), puis par une notation carrée sur une portée de 4 lignes. L’écriture de la musique  concerne d’abord la musique sacrée ; les moines sont chargés de la conserver dans des manuscrits qu’ils enrichissent d’enluminures. La religion chrétienne est très répandue et beaucoup de prières sont chantées, dans les églises mais aussi lors des pélerinages comme par exemple celui de Saint Jacques de Compostelle. La musique sacrée, jusqu’alors monodique, devient peu à peu polyphonique ; elle est transmise par les moines et les prêtres dans les abbayes et monastères, ou aussi lors des pélerinages. Nous vous présentons dans ce programme quelques hymnes, psaumes chantés à cette époque et provenant des manuscrits les plus connus (Codex Calixtinus de Saint Martial de Limoges, manuscrit de Carmina Burana, Llibre Vermell de Montserrat, Codex de Las Huelgas en Espagne) qu’Aliénor aurait pu, pour certains, entendre lors de ses divers voyages.

La musique sacrée  n’est pas la seule musique qui se développe au Moyen-Age. Parallèlement, la musique profane (troubadours et trouvères, danceries) s’étend sur tout le territoire, d’abord au Sud, puis au Nord de la France. Sa transmission est principalement orale.

Au  XIe siècle, les Troubadours (compositeurs, poètes et musiciens en langue d’oc) apparaissent en Occitanie ; les femmes pratiquant l’art du trobar sont appelées des Trobairitz (Les trouvères et trouveresses sont les équivalents en langue d’oil au nord de la France). Guillaume IX, Duc d’Aquitaine et grand-père d’Alienor, sera l’un des premiers troubadours. Les thèmes abordés dans les chansons portent principalement sur les exploits guerriers d’un vaillant Seigneur et son amour courtois pour une dame inaccessible. Les troubadours s’accompagnent de petits instruments faciles à transporter comme la vielle à roue, le luth, la harpe, mais aussi l’organetto, le clavicymbalum (plus tardivement), la flûte, le tambourin ou le bendir que nous découvrirons ici. C’est en célébrant Aliénor d’Aquitaine (femme emblématique du Moyen-Age, deux fois reine, protectrice éclairée des troubadours et trouvères) que les plus fameux troubadours  vous seront présentés tout au long de ce programme : Guillaume IX, Richard Cœur de Lion, Bernart de Ventadorn, Bertrand de Born, Chrétien de Troyes, Gace Brulé… A travers les cansos et les trobars une incroyable richesse et finesse du langage se déploie, sur une ligne monodique chantée servie par des instruments variés. Les poèmes amoureux expriment la puissance des sentiments à l’aide de paroles à la fois simple et délicates qui développent la thématique de la fin’amor propre à la lyrique courtoise. Tout l’art de trobar et l’art d’amor est de marier harmonieusement et dans un équilibre expressif parfait le texte et la musique.

[Les pièces sacrées sont en italiques]

3 musiciens (soprano & percussions - flûtes traversières - baryton, harpe, organetto, vielle à roue & clavicymbalum)